L' Edito du mois :

 

En cette fin d’après-midi du 5 juin 1944, McLeod vient de terminer d’inspecter ses hommes et de leur souhaiter bonne chance. Ils sont conduits de la base ultra -sécurisée de Fairford au terrain d’aviation où il sont accueillis par les vivas et les signes de la victoire des hommes de la Royal Air Force et des femmes de la WAAF.
A cet instant, ils savent qu’ils vont prendre part à l’opération la plus importante de leur vie.
A 23 heures précises, 2 Short Stirling des escadrons 620 et 299 de la Royal Air Force décollent, transportant chacun un stick SAS.
A 12h 45 l’ordre est donné: “ Préparez-vous à l’action…action étape numéro un. GO”: les parachutes se déploient au-dessus du Sud et du Nord de la Bretagne.
Les premiers hommes touchent le sol pour participer à la plus grande opération militaire de tous les temps.

La France, comme d’autres pays occupés, attend désespérément de pouvoir enfin regagner sa liberté. L’ennemi ne s’attend pas à l’intervention des SAS.
A partir de cette nuit-là, à travers la Bretagne (les hommes du 3e et 4e SAS) et la Normandie (ceux du 1er et 2e SAS), la totalité du régiment SAS incluant le 5e SAS va jouer un rôle crucial dans la libération du pays. Plusieurs opérations vont être menées dès lors pendant plus d’un an sur de multiples théâtres d’opérations.

75 ans plus tard, il est facile d’oublier. Il est facile de penser qu’il ne s’agissait “que d’une opération parmi d’autres”. Il est facile de penser que parce que la victoire fut remportée à la fin, tout fut aisé. Cependant, rien ne le fut.
Les hommes du régiment eurent à affronter un ennemi qui était la plupart du temps supérieur en nombre et en puissance de feu. Nombreux furent ceux qui perdèrent la vie. Malgré tout, les SAS démontrèrent leur entière aptitude à la mise en oeuvre des objectifs fixés : la coordination de ce qui va devenir le plus grand maquis de résistance à Saint Marcel, le sabotage et la destruction des infrastructures, le harcèlement des troupes ennemies, la collecte du renseignement.
Il est difficile d’évaluer à quel point leurs opérations à travers la Bretagne perturbèrent l’ennemi mais elles ont sans aucun doute joué un rôle essentiel dans la confusion créee chez lui et le ralentissement de la progression des mouvements de ses renforts vers la Normandie; constituant par là-même un soutien fondamental au Jour J.

En ce mois de juin 2019, nous avons le devoir de nous interroger: “ A quoi pensaient-ils ces hommes? Pourquoi se battaient-ils? Dans quel but?
Les réponses à ces questions ne doivent jamais être oubliées.
De nos jours, nous vivons dans une Europe en paix. Chaque jour qui passe, le régiment SAS et le 1er RPIMA sont là pour nous rappeler que “rien n’est acquis.”

Cette Newsletter de l’AFPSAS est par conséquent l’occasion de saluer leur bravoure, leur engagement et de célébrer l’esprit des régiments.