L'ASSOCIATION DES FAMILLES DES PARACHUTISTES SAS VOUS INFORME :

 

Nous avons la tristesse de vous faire part du décès de notre ancien SAS René Mendiondo  survenue à l'age de 96 ans.

René MENDIONDO est né le 14 août 1922 à Etsaut dans le Béarn. En 1942, il est étudiant à Toulouse lorsque les Allemands, suite au débarquement en Afrique-du-Nord, envahissent la zone libre. René décide alors de rejoindre les Forces Françaises libres et en mars 1943, il traverse les Pyrénées et franchit la frontière espagnole. Arrêté et interné par la Guardia Civile à la prison de Pampelune, il est libéré après trois mois de captivité.

Le 13 juin 1943, René Mendiondo débarque à Casablanca et s’engage au Corps Franc d’Afrique quelques jours plus tard. A Alger, il rencontre des Français libres de la 1re DFL en permission et décide de se joindre à eux. Le 11 juillet, il rallie les FFL à Kairouan et s’engage au 3e BIA à Tripoli. Affecté au détachement du Caire, il embarque à Suez le 8 octobre et rejoint Alger où se regroupe le bataillon. Le 25 octobre, les volontaires du 3e BIA, placés sous les ordres du Cdt Bouvier O’Cottereau embarquent sur le Samaria et atteignent Liverpool le 7 novembre.

Rapidement, après un passage à Camberley puis Comrie, René est envoyé en stage à Ringway et il est breveté le 20 janvier 1944. Affecté au 2e squadron du 3rd SAS, il intègre le stick du S/Lt Puidupin (Troop Thomé) avec notamment ses camarades Noël Eterradossi et René Giguelay.
Les hommes parcourent alors la campagne écossaise et suivent un entraînement intensif. Au mois de mai, la troop Thomé est détachée à la 1re Airborne Division britannique qui est placée en réserve. Finalement, l’unité n’est pas engagée dans le cadre d’Overlord et le Lt Thomé et ses hommes rejoignent le camp de Darnel.

Enfin, début août, l’ordre d’opération tombe et l’ensemble du 2e squadron aux ordres du capitaine Sicaud est engagée dans le cadre de la mission Derry. Le 3 août, les hommes rejoignent le camp de Fairford pour préparer leur mission. Enfin, ils sont prêts et impatients de passer à l’action. En fin de journée le 4 août, ils embarquent à bord d’un Stirling du 299 squadron. René Mendiondo et ses camarades du stick Puidupin sont parachutés sur une DZ située à Trofagan près de Lanhourneau. Leur mission consiste à mener des actions de harcèlement contre l’ennemi dans le secteur de Lesneven et faciliter la progression de la 3e DB US vers Brest. Au cours de cette opération, René reçoit la citation suivante : « Jeune parachutiste d'un courage et d'un sang-froid remarquables. [ ...] Au cours de la mission en Bretagne, lors d'une opération, a été volontaire pour rechercher sous le feu des snipers ennemis un officier américain blessé et l'a ramené dans nos lignes. »

Le 22 août, la compagnie rentre en Grande-Bretagne et apprend qu’elle doit se préparer pour opérer au plus vite dans le Doubs. En attendant, les hommes ont deux jours de permission à Londres. Dans le cadre de la mission Abel, le stick de commandement et la troop Thomé doivent être parachutés sur le maquis du Lomont près de Chamesol dans la nuit du 26 août. Les conditions météo sont particulièrement mauvaises et finalement, un seul avion parvient à parachuter le stick Puidupin ainsi que l’aspirant Gourkow et trois de ses hommes. Le 30 août, les SAS attaquent la garnison de Pont-de-Roide puis ils reçoivent l’ordre de prendre le pont de Clerval afin de faciliter la progression de la 1re DFL. Les SAS vont alors être employés pour des missions d’ordre tactique alors qu’ils ne sont pas équipés pour combattre contre des unités blindés. La compagnie subit des pertes importantes que ce soit aux combats de Clerval ou de Geney.

Enfin, après quelques mois de repos en Champagne, René et ses camarades rejoignent la Grande-Bretagne et forment les nouvelles recrues en attendant une nouvelle mission.

Dans la nuit du 7 avril 1945, le stick Puidupin décolle de la base de Dunmow. Dans le cadre de la mission Amherst, les SAS du 2e squadron doivent opérer dans la région de Drenthe aux Pays-Bas et plus précisément sur l’axe Meppel-Assen. Les SAS sont chargés de harceler les unités ennemies, monter des embuscades et s'emparer de quelques points de communication stratégiques afin de faciliter la progression de la 1re Armée Canadienne. A nouveau, René fera preuve de courage au cours d’engagement dans le secteur de Diever.

Démobilisé fin 1945, René rejoindra alors son Béarn pour retourner à la vie civile. En septembre 1994, j’avais eu le plaisir de faire sa connaissance à Binic chez Edgar Thomé au cours d’une réunion d’anciens. Quel plaisir de rencontrer également Pierre Chetcuti, Noël Eterradossi, René Giguelay, André Pasquier, Maurice Layral, Paul Ravassard, Albert Noto et d’autres aujourd’hui disparus. Comme ils étaient heureux de se retrouver. Une sacré bande de faisans !

David Portier Comité Scientifique de l' AFPSAS